Grissom Air Museum

Texte et photos Maxime Garcia

Le Grissom Air Museum est un musée d’aviation militaire situé près de la base aérienne de Grissom Air Reserve Base situé à Peru dans l’Indiana (US).

Histoire de Grissom AFB :

Établie en 1942 comme base de l’US Navy, elle a été une base aérienne active de l’armée de l’air de 1954 à 1994.

En 1991, la base a été réduite au statut de base de la réserve de l’armée de l’air et rebaptisée base aérienne de réserve de Grissom. Depuis, elle est un aéroport civil et une base militaire à usage mixte.

Initialement nommée Bunker Hill Air Force Base, du nom de la ville de Bunker Hill jouxtant la base, la base a été renommée Grissom Air Force Base en 1968 en mémoire de l’astronaute et lieutenant-colonel Virgil I. « Gus » Grissom de l’USAF, originaire de l’Indiana.

Apollo 1, le désastre

Virgil Ivan Grissom, dit Gus Grissom, né le 3 avril 1926 à Mitchell (Indiana) est un pilote de l’USAF et un membre des Mercury Seven, le premier groupe d’astronautes sélectionnés par la National Aeronautics and Space Administration (NASA) pour le programme Mercury, qui cherche à envoyer les premiers Américains dans l’espace.

Il fait également partie des programmes Gemini et Apollo. En tant que membre du corps des astronautes de la NASA, Grissom sera le deuxième Américain à voler dans l’espace après Alan B. Shepard et le deuxième à le faire à deux reprises.

Grissom est un vétéran de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre de Corée, un ingénieur en mécanique et un pilote d’essai de l’USAF qui reçoit plusieurs médailles et distinctions pour ses services.

Il est successivement, le pilote de Mercury-Redstone 4 (Liberty Bell 7), le deuxième vol suborbital américain, le 21 juillet 1961, le pilote et commandant de Gemini 3 (Molly Brown), qui est une mission de trois orbites le 23 mars 1965.

Grissom, commandant de l’AS-204 (Apollo 1), meurt le 27 janvier 1967 avec ses collègues astronautes, le lieutenant-colonel Ed White, de l’USAF et le lieutenant-commandant Roger Chaffee, de l’US Navy, dans l’incendie d’Apollo 1 au complexe de lancement 34 de la base aérienne de Cap Canaveral.

L’armée de l’air a officiellement renommé la base aérienne de Bunker Hill en base aérienne de Grissom en son honneur le 12 mai 1968.

Grissom Air Reserve Base

Grissom Air Force Base héberge la plus grande escadre de KC-135R Stratotanker du Commandement de la Réserve de l’Armée de l’air (AFRC), ainsi que des unités de la Réserve de l’Armée de terre américaine et de la Réserve du Corps des Marines des États-Unis.

L’unité hôte est la 434e Escadre de ravitaillement en vol (434 ARW), surnommée « Escadre Hoosier », composée de trois groupes principaux et de divers escadrons et escadrilles. L’escadre développe et maintient la capacité opérationnelle de ses unités et forme les réservistes pour des missions internationales.

Durant son histoire, plusieurs unités ont stationnés sur la base de Grissom.

323d Fighter-Bomber Wing and 319th Fighter-Interceptor Squadron initialement équipé d’intercepteurs Northrop F-89 Scorpion puis modernisé avec des Lockheed F-94 Starfire jusqu’en 1er janvier 1959 pour terminer avec le Convair F-106 Delta Dart jusqu’à son départ le 1er mars 1963.

305th Bombardment Wing, Medium du Strategic Air Command qui utilisa des Boeing B-47 Stratojet puis le Convair B-58 Hustler supersonique.

Avec le retrait du B-58 Hustler en 1970, l’Air Force re-désigna le 305th Bombardment Wing, Medium en 305th Air Refueling Wing (305 ARW) équipé du tout nouveau Boeing KC-135.

La Réserve de l’Armée de l’air a rejoint Grissom au début des années 1970 avec l’activation de la 434e Escadre d’opérations spéciales (434 SOW) et ses Cessna A-37 Dragonfly remplacé le Fairchild-Republic A-10 Thunderbolt II en octobre 1973.

La base a également accueilli une escadre d’active et deux escadres de réserve, représentant 60 avions KC-135 Stratotanker et 18 A-10 Thunderbolt II plus quelques avions relais radio Boeing EC-135G/L spécialisés dans le commandement et de contrôle post-attaque.

En 2008, la base aérienne de réserve de Grissom a conclu un accord d’utilisation conjointe et ouvert sa piste aux opérations civiles.

Sa piste extrêmement longue et ses installations de navigation aux instruments en font une base particulièrement adaptée aux avions d’affaires, notamment pour le ravitaillement en vol lors des longs vols-voyages.

Jusqu’au retrait de la navette spatiale le 21 juillet 2011, Grissom figurait également sur la liste des sites d’atterrissage d’urgence en raison de sa piste de 3 800 mètres.

Le devenir de la base de Grissom est incertain car après le KC-135 Stratotanker, elle n’est pas inscrite au projet de l’USAF d’y baser les nouveaux Boeing KC-46 Pegasus.

Un accident nucléaire

Le 8 décembre 1964, un B-58 transportant cinq armes nucléaires, dont une bombe thermonucléaire de 9 mégatonnes, dérapa sur une piste verglacée et prit feu lors d’une mission d’entraînement.

Au roulage, il fut pris dans le souffle du réacteur de l’avion qui le précédait alors qu’il s’engageait sur la piste.

Le train d’atterrissage principal gauche heurta un boîtier électrique, ce qui provoqua son effondrement et la rupture d’un réservoir de carburant.

L’avion prit alors feu.

Le commandant de bord, Leary Johnson, et l’opérateur du système de défense, Roger Hall, ont pu s’échapper avec des blessures légères. Cependant, le navigateur, Manuel « Rocky » Cervantes, s’est éjecté dans sa capsule de sauvetage, qui a atterri à 167 mètres du bombardier mais il n’a pas survécu.

Les cinq armes nucléaires à bord ont brûlé, contaminant la zone du crash.

Le Strategic Air Command a affirmé que le site du crash avait été nettoyé. Cependant, il a été découvert que l’avion et une partie du sol de la zone avaient simplement été transportés vers un autre site de la base, puis ré-enfouis.

Les bombes brûlées ont été expédiées aux installations de la Commission de l’énergie atomique où il a été déterminé qu’aucun plutonium n’avait été libéré. ​​

Une étude réalisée en 1996 a révélé que la zone du crash était toujours contaminée et nécessitait des travaux de réhabilitation supplémentaires.

Histoire du musée

Les origines du musée remontent à 1981, lorsque la fondation du musée du patrimoine de la base aérienne de Grissom fut créée par John Crume et six autres vétérans militaires afin de préserver les avions affectés sur la base.

Le Grissom Air Museum fut inauguré en 1987, suite au transfert d’avions situés sur la base vers une zone située à l’extérieur de la porte principale nord. Le musée fut achevé en 1991 et sa fréquentation commença à décliner en 1992, lorsque l’USAF décida transférer six avions du musée vers d’autres sites.

En 1997, le musée a acquis deux hangars pour offrir un espace d’exposition supplémentaire et relancer une dynamique de visite.

Le musée présente plus de vingt avions en exposition extérieure, reflétant l’histoire de la base et celle de l’US Air Force et de la marine américaine, principaux utilisateurs de Grissom AFB.

Un musée qui vaut le détour lors d’un trip entre le musée de l’USAF de Dayton et Chicago voir Oshkosh.

Comme c’est souvent le cas, ce musée raconte l’histoire de la base toute proche.

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