VOLFA 2025 : un entraînement aérien d’envergure

Texte et photos Maxime Garcia

Du 22 septembre au 10 octobre 2025, le Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA) organisa l’exercice VOLFA 2025, un entraînement majeur destiné à préparer et aguerrir les forces aériennes aux opérations réelles.

Piloté depuis la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, cet exercice national de synthèse marque une étape clé dans la préparation opérationnelle des aviateurs, tout en démontrant la détermination de l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE) à renforcer son niveau d’entraînement, son interopérabilité et sa résilience.

 Un scénario réaliste et exigeant dans un environnement M2MC

Le scénario, conçu pour des entraînements au combat de haute intensité en environnement multi-milieux multi-champs (M2MC) et interalliés, inclut des missions variées : supériorité aérienne, reconnaissance, opérations en modes dégradés, déploiement agile et rapide de force et protection des forces déployées.

L’exercice mobilisera près de 1000 militaires plus de 50 aéronefs (avions de combat, avions de transport et d’assaut, hélicoptères, drones, avions de détection et de commandement, etc.), répartis sur plusieurs bases :

  • Mont-de-Marsan : avions de chasse
  • Cognac : drones
  • Orléans : avions de transport
  • Cazaux : hélicoptères
  • Istres : Tankers
  • Avord : E3F Awacs
  • Solenzara : déploiement de type French Agile Combat Employment (Fr-ACE) + Plot REAPER

Ouverture internationale et préparation aux grands rendez-vous

VOLFA 2025 s’inscrit dans le cycle de préparation opérationnelle de l’AAE, en vue de l’exercice interarmées et interalliés ORION 2026 et de la certification OTAN Allied Reaction Force 26 (ARF26). Pour renforcer l’interopérabilité de l’AAE, l’exercice accueille des partenaires étrangers : les armées de l’Air britannique, canadienne, grecque et italienne participeront activement à cet exercice.

Les détachements britanniques (un A400M) et Canadiens (un CC-130J-30) opéraient depuis la base aérienne 123 d’Orléans-Bricy, tandis que les grecs (quatre Lockheed Martin F-16C/D Fighting Falcon) et italiens (trois Panavia Tornado IDS/ECR) opéraient depuis la BA118 de Mont-de-Marsan.

La coopération nationale et l’engagement de la Marine nationale était représenté par des Rafale M, un E-2C et une Frégate Multi-Missions (FREMM).

Valider et uniformiser les procédures en cas de contamination hydrazine.

Alors que l’exercice majeur « Volfa » 25 bat son plein depuis le 22 septembre 2025, un exercice en complément s’est déroulé, jeudi 25 septembre, sur la base aérienne (BA) montoise. À l’initiative de l’officier sécurité des vols et de l’officier de sécurité aérienne base (OSAB), l’exercice baptisé « Hydrazine » a mobilisé une trentaine de participants français et grecs. Son objectif est simple, celui d’harmoniser et de coordonner les équipes d’intervention face à un scénario d’urgence impliquant l’utilisation de l’hydrazine par un pilote de chasse lors d’un atterrissage de secours.

Cet entraînement a permis aux différents participants, à savoir pompiers de l’escadron de sécurité incendie et de sauvetage (ESIS), médecins et infirmiers du service médical de la BA 118 ou encore mécaniciens grecs spécialisés sur ce type d’incident, d’intervenir dans des conditions extrêmes, impliquant un composant particulièrement toxique.

Substance particulièrement toxique, voire mortelle, l’hydrazine est utilisée comme carburant dans les systèmes avioniques de certains aéronefs, notamment les avions de combat F-16.

Cet entraînement a permis de valider les dispositifs de sécurité et la coordination interalliée en cas d’incident majeur lié à l’hydrazine.

Un scénario a mis en scène un pilote grec signalant une urgence hydrazine au cours de son vol. L’escadron des services de la circulation aérienne (ESCA) déclenche immédiatement la procédure d’alerte, mobilisant l’ensemble des moyens de secours. À l’atterrissage, l’équipe grecque hydrazine, composée de mécaniciens spécialisés dans ce type d’intervention, prend en charge l’aéronef, effectue les premières actions techniques et contrôle les éventuelles fuites. L’avion d’origine américaine est équipé d’une unité d’alimentation d’urgence (EPU – Emergency Power Unit), alimentée par l’hydrazine. En cas de panne hydraulique ou électrique, cette unité fournit une alimentation de secours aux systèmes de l’avion pour permettre à l’équipage d’atterrir en toute sécurité.

Renforcer la coopération franco-grecque dans le domaine de la sécurité aérienne.

L’édition « Hydrazine » 25 est allée plus loin dans la complexité du scénario. Placé en urgence vitale, le pilote de l’avion ne pouvait attendre la décontamination complète de la zone avant sa prise en charge médicale. Une fois celui-ci extrait par les pompiers de l’air, l’équipe médicale de la BA 118 est ensuite intervenue immédiatement au pied de l’avion. Vêtus de scaphandres blancs et équipés de bouteilles d’oxygène, médecins et infirmiers de l’antenne médicale ont prodigué les premiers soins directement sur place auprès de la victime. Cette intervention, une première dans l’histoire de l’exercice « Hydrazine », a permis de valider les équipements médicaux et de tester les protocoles de soins en environnement contaminé.

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