Texte et photos Maxime Garcia
Les nations ayant un long passé consacré à l’aéronautique navale sont peu nombreuses. Les musées dédiés à l’aviation navale sont encore plus rares. L’Angleterre possède le Fleet Air Arm Museum, implanté sur la Royal Naval Air Station de Yeovilton. Une grande majorité des appareils exposés ont appartenu à la Royal Navy.
Le plus important et renommé reste le National Naval Aviation Museum situé NAS Pensacola en Floride (USA). C’est précisément la base de la célèbre patrouille de l’US Navy, les “Blue Angels“. La France n’est pas en reste. Elle consacrera un musée à toute l’histoire de l’aéronautique navale implanté à Rochefort en Charente-Maritime.





Histoire de la BAN de Rochefort
La ville de Rochefort est intimement liée à la marine. Sa proximité avec La Rochelle et Bordeaux a longtemps fait d’elle un arsenal connu pour la Corderie Royale. La Première Guerre mondiale a bousculé la stratégie maritime avec le développement de deux moyens de guerre : le sous-marin et l’avion. l’Empire allemand utilisera massivement le premier, notamment pour miner les chenaux d’accès aux ports alliés.
En 1916 Rochefort est choisie pour accueillir une base de dirigeables que la France a mis sur pied . L’Armée les destinent à des missions de reconnaissance et de lutte anti-sous-marine. Des ballons captif constituent la majeure partie de cette flotte . Ils étaient ensuite déployés sur des chalutiers. Il y eut aussi des dirigeables opérant depuis l’aérodrome.





En 1950, elle accueillera près de 6300 personnels des deux armées (Marine et Armée de l’Air). La situation de la base, rive droite de la Charente, à proximité immédiate de la vieille ville, ne lui permet pas de s’étendre. De plus, sa faible longueur de piste devient problématique.
Ainsi, en 1982, l’armée de l’Air décide de s’installer à Saint-Agnant, sur la rive gauche. Jusqu’à sa fermeture en 2002, la BAN de Rochefort accueillera le centre de la formation technique militaire, l’école des mécaniciens et autres « spé. » de l’aéronautique navale.





Histoire du musée
le vice-amiral d’escadre Soulet prendra la décision de créer un musée en avril 1986 par. Il était alors Chef de la Division Aéronautique Navale de l’état-major de la Marine. Créé en le 30 septembre 1988, il s’appelle alors le musée des traditions de l’aéronautique navale à Rochefort. Les avions et hélicoptères exposés sont tous la propriété de la Marine.
Le 1er novembre 1990, l’Association Nationale des Amis du Musée de l’Aéronautique Navale (ANAMAN) alors nouvellement créée reprendra la gestion de l’accueil du public. C’est aussi cette dernière qui assurera, la restauration et l’entretient des expositions.
La marine quitte la base de Rochefort en 2022. La majeure partie des installations est transférée à la gendarmerie nationale. Elle y installe une école. En 2009, la piste, la tour de contrôle et deux hangars, appelés “Dodin” et “St-Trojan”, d’une superficie couverte de 5 000 m2, sont rétrocédés au département de la Charente-Maritime. En 2016, le musée profite d’un accès direct pour faciliter les visites sans avoir à passer par l’école de Gendarmerie.





Les hangars
Différents bâtiments constituent le musée. Le hangar Dodin construit en 1930, est un bâtiment classé monument historique. C’est une imposante structure en béton qui sert de hall d’exposition pour les appareils restaurés. Des locaux de vie et une salle d’archives sont attenants au hangar Dodin. Le hangar St-Trojan accueillent les chantiers de restaurations et entretiens. La vieille tour de contrôle, actuellement à l’abandon, complète l’ensemble immobilier. L’ANAMAN souhaiterait actuellement la rénover pour y installer ses locaux administratifs.





Une collection unique et diversifiée
L’une des richesses de Rochefort est de présenter au public des avions rares. C’est le seul musée au monde où l’on peut observer un Jaguar M, un Aquilon. La marine a pris la décision d’y transférer ses anciens engins volants. Certains, comme le Super Frelon, sont arrivés au musée au cours d’un dernier vol.
Sa collection regroupe plus de 35 aéronefs. Cela vadu Dewoitine 520 au Crusader en passant par les Super Étendard, Zéphyr, Alizé, Nord 262, P2V Neptune, C-47. On y trouve aussi Alouette II, Lynx, Étendard. Bien d’autres avions ayant servis sous les cocardes nationales à l’ancre de marine sont là.





Le musée attend avec impatience de recevoir une Alouette III. Elle espère récupérer un Rafale Marine, probablement le Rafale M01 utilisé pour l’entraînement des équipes de pont sur la base d’Hyères.
En plus des avions et hélicoptères, le musée propose la découverte d’équipements aéronautiques, comme l’avionique avec ses tableaux de bord, ou encore des radars et des moteurs. Une exposition de 1500 maquettes complète la collection conséquente offerte aux visiteurs.
En définitive, ce musée unique, par son histoire et sa collection, vaut le détour lors d’un passage par la très belle région de Charente Maritime.
Toutes les informations concernant le musée sont sur : https://museeaeronaval.com/





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