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Au coeur de VOLFA 2024

texte et photos d’Elodie Rivereaud

Volfa est un exercice majeur de préparation au combat. Il regroupe l’ensemble des moyens de l’Armée de l’Air et de l’Espace dans le cadre d’une préparation opérationnelle de haute intensité. Durant une période étalée sur trois semaines, il mobilise près de 1000 militaires ainsi que 50 appareils. Ils proviennent de différentes nationalités telles que française, italienne, anglaise, espagnole, grecque et canadienne. L’objectif principal de cet exercice, peu commun à l’échelle mondiale, est de mettre à l’épreuve l’agilité des forces aériennes. Il permet de se préparer à toute éventualité. En 2024, Volfa marque un tournant. Il intègre pour la première fois le milieu spatial et les stratégies de guerre électromagnétique à ces manœuvres. Cette évolution témoigne de la nécessité constante de s’adapter aux nouveaux enjeux et menaces.

Le scénario de Volfa

L’exercice Volfa se joue principalement à partir de la BA 118 – Mont de Marsan. Mais les BA 123 – Orléans (avions transporteurs), BA 120 – Cazaux (hélicoptères et commandos), BA 709 – Cognac (ALSR, drones Reaper) interviennent dans l’exercice. Le scénario principal tourne autour d’Entry Force en environnement dense non-permissif et semi permissif. Volfa met en œuvre une vingtaine de raids aériens complexes répartis sur les trois semaines d’exercice.

Neuf mois d’une préparation intensive précèdent ce moment. Le scénario minutieusement élaboré est distribué aux escadrons un mois avant l’événement. De plus, l’exercice s’inscrit dans une collaboration étroite avec l’entreprise Synapse Defense. Conformément aux directives fournies par l’État-Major, le scénario vise à exécuter un raid aérien afin d’assurer la supériorité aérienne au-dessus du territoire ennemi. C’est la condition sine qua non pour mener à bien des opérations telles que le déploiement d’avions de transport et d’hélicoptères pour des largages de personnel au sol ou des attaques terrestres. Ce scénario constitue une épreuve de taille pour les forces en présence. Il est le fruit d’une réflexion inspirée par l’Histoire avec ces différentes configurations de conflits passés, ainsi que par l’actualité et les précédents engagements de l’AAE. Dans ce contexte, Volfa se distingue par sa capacité à coordonner des opérations aériennes complexes.

Le cœur de Volfa 2024

Le centre expert du combat collaboratif suit l’intégralité du raid aérien. Il crée et anime le scénario de Volfa 2024. Le combat collaboratif est un moyen de regrouper tout le monde sur un même réseau au travers de l’outil « Jeanette ». Il permet d’utiliser la technologie LVC 16 (Live Virtual Constructive). Cet ensemble d’ordinateurs permet entre autres, lors de l’exercice, l’animation en direct de scénarios complexes, la fourniture de simulations ainsi qu’un processus d’évaluation des tirs en temps réel.

La LVC, permet d’évoluer dans trois « mondes » distincts, et de les relier entre eux à l’aide de la liaison cryptée L16 :

  • Live : personnel dans les appareils « physiques » sur le terrain (avions, hélicoptères)
  • Virtual : personnel dans des simulateurs de vol
  • Constructive : simulation par ordinateur

A ce jour, les exercices intègrent en live la simulation par ordinateur. Il reste cependant le Virtual à intégrer à la partie Live afin que l’ensemble des personnels puisse s’entrainer ensemble.

Des moyens sol/air aussi engagés sur Volfa 2024

Cette année, l’escadron 2/950 Tursaud est pleinement engagé dans l’exercice. Il est équipé du dispositif SAMP (Système Sol-Air Moyenne Portée) Mamba. Sa mission est de fournir un appui de défense anti-aérienne à la force opérationnelle terrestre. Ce système de haute technologie est en service dans l’AAE depuis 2010. Il est capable d’envoyer 8 missiles « ASTER 30 » sur une portée d’environ 20 kms. C’est un allié de poids des avions de combat. L’avantage majeur de celui-ci étant son rechargement, capable d’être effectué en 30 minutes.

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