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Oct 03

RIHB Biscarrosse 2022

Texte de Robin Moret Photos de Stéphane Beilliard, , Ludovic Hoarau, Robin, Moret, Vincent Servière

Un parfum de nostalgie

L’hydraviation fait partie de ces sujets possédant ce je-ne-sais-quoi de romantique qui leurs donne un attrait particulier. Le trait d’union entre deux éléments, l’air et l’eau. L’idée du voyage sans contrainte. La liberté totale d’aller et de vous poser où bon vous semble, à la condition qu’il y ait un plan d’eau. Dans notre pays, l’hydraviation a planté sa tente il y bien longtemps. Et c’est au cœur des Landes et à deux pas de la côte Atlantique, à Biscarrosse. La côte compte de nombreux lacs en retrait des grandes plages : Hourtin, Lacanau, Sanguinet, Biscarrosse. Georges Latécoère jugea que le dernier était le plus adapté à la construction de son usine d’hydravions. Il pourrait aussi établir un hôtel qui servirait d’escale aux passagers qui, descendant du train de Paris, s’apprêtaient à entreprendre le voyage transatlantique sur leurs lignes.

Un rendez-vous avec l’histoire

l’activité hydravion d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec les grandes heures de la base Latécoère. Mais la ville surfe volontiers sur cette vague romantique en promouvant son patrimoine historique. La Mairie maintient son musée de l’hydraviation. Et elle organise tous les deux ans, à un pangolin près, le Rassemblement International d’Hydravions de Biscarrosse (RIHB). Pour cela, elle s’appuie principalement sur l’équipe très motivée des Amis du Musée de l’Hydraviation, sous l’égide de Pierre Fontaine son président. 

Un rassemblement à double facette

Le RIHB s’articule en deux tableaux : le rassemblement à proprement parler, avec des hydravions venant de toute l’Europe et parfois même plus loin. Le meeting aérien, quant à lui, qui présente un maximum de facettes de l’aviation en général. Les matinées sont dédiées à tout ce qui flotte. Le grand public a la capacité de s’offrir un baptême d’hydravion au départ de la base Latécoère. Et l’après-midi est consacrée au show aérien.

Historiquement, les Amis du Musée organisaient les deux tableaux sous la houlette de Jacques Lauray, instigateur charismatique du RIHB. Mais les réglementations se sont durcies. Les responsabilités augmentent. De ce fait, ces dernières années, la partie meeting a été transférée à un organisme privé bien connu du circuit. Les réglementations encadrent aussi plus strictement la conduite des baptêmes de l’air. Et seuls des organismes professionnels y sont aujourd’hui autorisés. En l’occurrence, ce sont les structures locales des Piper d’Aquitaine Hydravions et les ULMs du Vol des Aigles

Un changement de paradigme

L’une dans l’autre, ces deux mesures ont un peu changé la nature du RIHB pour ceux qui l’ont connu il y a une dizaine d’années. Ainsi, quand les privés pouvaient proposer des baptêmes de l’air, cela leur permettait de financer le déplacement d’Italie, Suisse, Allemagne, Suède, Pays Bas, Espagne ou encore d’Irlande. De fait, depuis cette mesure, combinée à un prix de l’AVGAS qui fait peur, la quantité d’hydravions étrangers a malheureusement bien réduit. On pouvait tout de même compter sur les incontournables Piper italiens de Côme et suisses, le Cessna d’Hamish l’écossais et un autre espagnol.

Des absents et des stars

Un Albatros américain devait être de la fête comme en 2018 mais a finalement préféré faire demi-tour au-dessus de l’Atlantique. Pas de Beaver, Lake, ou de Cessna Caravan cette année non plus. Mais le clou du spectacle hydro, le Catalina anglais était bien présent sur le Lac de Biscarrosse pour le plus grand plaisir de tous. Même s’il est né militaire, cela ne se voit plus trop. Il incarne à présent parfaitement cette hydraviation romantique comme il nous plaît de la rêver, peut-être un reliquat de Mission Okavango ! Des ukrainiens devaient également être de la partie mais l’actualité en aura décidément autrement.

Un meeting gratuit pour le bien de tous

Le RIHB a toujours été une manifestation à l’entrée libre. C’est quelque chose de remarquable de la part de la Mairie de maintenir ce modèle. Car pour autant le budget de la manifestation est important. Et il pourrait être tentant de faire payer l’entrée. Mais Mme. la Maire réaffirme ici son attachement à l’aviation et à faire rêver les enfants. Ce qui n’est malheureusement plus une évidence de nos jours.

Le RIHB s’appuie ainsi sur un maximum de bénévoles, et Spot’Air est depuis cette année un partenaire du Rassemblement. Le partenariat s’est d’abord matérialisé par une exposition photo au Musée de l’Hydraviation, qui a ouvert en plein COVID. Elle a été inaugurée pendant le RIHB cette année par Mme. la Maire. De nombreuses photos des membres de l’association côtoient ainsi les clichés de Xavier Méal et de Jean-Marie Urlacher. 

Spotair et le RIHB, une histoire d’amour

L’association bénéficiait cette année la possibilité d’un accès privilégié pour réaliser la couverture du RIHB : parking avion, pontons et même sur l’eau. Quel plaisir de pouvoir ainsi faire le tour du Catalina amarré à sa bouée. Les organisateurs ont été hyper accueillants et toujours à l’écoute de nos demandes, un grand merci à eux. Certains chanceux parmi nous participèrent à la soirée « pilotes », organisée dans l’hôtel des Hourtiquets. Récemment rénové, le fameux hôtel hébergeait les passagers en attente de leur vol vers New York, avec vue sur le lac. Un privilège particulier de pouvoir accéder à ce site historique, qui est depuis longtemps en terrain militaire (Centre d’Essais des Landes).

Un plateau aérien varié

Du côté show aérien, le plateau était varié avec de la voltige, du planeur, de l’ULM, un T-6 et un Stearman bien sonores, de l’autogyre, des Epsilon, du DC-3, la patrouille Sharko ou le Baron de Mika Brageot.

Une belle patrouille de 4 Stampe, une des Piper hydros, une des ULM XL8 représentaient les acteurs locaux.

La partie hydro était également représentée par un vol de l’ULM Sea Max. La démo du Catalina était tout en douceur. La Sécurité Civile a assuré le show avec un équipage de CL-415. Il ne fut pas avare en largages et en manœuvres à flot devant la foule.

Les avions à cocardes ancrées n’étaient pas en reste. La ville de Biscarrosse est la marraine de la Flottille 17F. Aussi, deux Rafale « Kina » firent le déplacement. Leur démonstration « réveilla les voisins ». La rencontre avec les pilotes sur le week-end a permis un échange de patches. Avec comme mission pour eux d’immortaliser un « patch challenge » from the cockpit. En revanche, il fallait être meilleur que celui de leurs collègues de la 11F… Armor Aéro-passion envoya aussi toute sa troupe : Zephyr, Paris et Alizé.

Quelques aléas techniques

Le programme prévoyait une démonstration de Franky Zapata. Mais il en fut quitte pour une belle frayeur. Avec une avarie moteur au décollage, il partit sur une trajectoire non contrôlée tout de suite après la mise en poussée. Et elle le fit tourner sur lui-même comme une toupie. Il chuta avec sa plateforme aux pieds dans le bras d’eau au nord du lac, coulant aussitôt. Les secours dépêchés, le récupérèrent inconscient et le réanimèrent sur place. Par miracle, il sortira de l’hôpital le lendemain sans lésion majeure.

Le Spitfire de Christophe Jacquard nous gratifia d’une belle répétition le vendredi soir pour  l’heure de l’apéro. Mais il restera ensuite malheureusement cloué à Parentis pour le reste du week-end par un souci de culbuteur. Par chance, la réparation se fera juste à temps pour l’amener à la Ferté Alais.

Un show au sommet

Le samedi soir, un sunset show était organisé avec une belle démo voltige et une cavalcade du Bronco, à grand renfort de LED et de pyrotechnie. Le tout en prélude d’un beau feu d’artifice tiré depuis le lac, avec un bouquet final de grande classe.

Mais la touche finale du dimanche était réservée à la Patrouille de France (le samedi à Lacanau), une habituée de la manifestation. Elle nous agrémenta d’une belle démo avec la nouvelle figure de la « boîte ». Le solo passe au travers de cinq Alphajet à la manière des Suisses.

Le succès de l’édition 2022 et rendez-vous pour 2024

La météo fut excellente sur tout le week-end. Ainsi, les visiteurs furent nombreux à agiter leurs casquettes vers les avions bleu-blanc-rouge.

Le RIHB 2022 fut un réel succès et après deux ans de disette. Cela faisait du bien de revoir des avions (des beaux), des hydros et des gens que cela intéresse ! Prochain rendez-vous à l’Ascension 2024 !

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