texte et photos Miguel Couturier
Ce 9 juillet, j’ai eu la chance et le privilège d’embarquer dans un Lockheed C-130J Super Hercules de l’Armée de l’Air et de l’Espace sur la Base 105 d’Évreux pour la répétition du défilé du 14 juillet.
Le rendez-vous est à 11h45 devant l’entrée principale de la base pour les six photographes dont deux du SIRPA Air et Espace. Une lieutenant et une capitaine nous accueillent et nous font les honneurs de la base.
Au sein de l’amitié Franco-allemande
Après avoir visité un hangar et un Hercules aux couleurs de la Luftwaffe, à 12h30 se déroule le briefing des pilotes entièrement en anglais, la base étant composée de personnel allemand et français. En effet, « les militaires travaillent en binôme franco-allemand dans tous les domaines. C’est le cas dans les immenses hangars, c’est ici que se fait la maintenance des appareils. Le cadre opérationnel et les échanges en anglais, français ou allemand soudèrent rapidement le groupe. L’expertise des Français en manœuvres tactiques et celles des Allemands en organisation s’associent pour tirer le meilleur parti des deux nations et augmenter les capacités de missions opérationnelles de transport tactique de chaque armée »
Un tour sur le tarmac
Avant le décollage prévu pour 14h, l’autorisation arrive pour réaliser des prises de vue sur le tarmac. C’est là que stationne un autre Hercules allemand.
Dans la cabine du C-130, les mécanos vérifient et préparent l’avion dans une chaleur étouffante. En effet, l’air conditionné vient juste d’être mis en route. « Les premiers avions C130J français sont arrivés en juillet 2021 sur la base. L’escadron a participé à plusieurs opérations extérieures au Mali et en Afghanistan, où l’un de ses vecteurs a assuré l’évacuation des ressortissants français vers les Émirats Arabes Unis.
L’unité atteindra sa pleine capacité bientôt avec 10 appareils et 260 militaires et civils. Deux tiers des effectifs sont des mécaniciens en charge de la maintenance des appareils. »


Prêt pour l’embarquement
Seuls deux civils pourront embarquer dans le C-130. J’ai la chance d’en faire partie, avec huit militaires de la base et une militaire invitée.
Les autres photographes embarqueront dans les Casa. A 14h les deux Commandants, pilotes allemand et français, prennent les commandes.
Pour le décollage je suis installé sur un siège derrière les pilotes aux côtés de l’autre photographe et de l’invitée du Gouverneur Militaire de Paris.
Sur la piste, devant nous, s’envolent les deux Casa que nous retrouverons dans les airs.
Après le décollage nous sommes autorisés à circuler dans tout l’avion et à faire des photos à partir de la cabine de pilotage et de la soute à travers les hublots.



Attention ça bouge
Je prends de nombreux clichés des deux Casa qui volent en formation avec le C-130. Ces derniers se positionnent tantôt devant nous, tantôt dans nos 6 heures ou sur les côtés. Ils évoluent en formation à 50 mètres environ l’un de l’autre.
Volant à basse altitude et à faible vitesse, le Super Hercules est sujet à de nombreuses turbulences. Je suis ballotté de tous côtés. Je m’agrippe autant que nécessaire pour réaliser des photos acceptables, j’aurais dû prévoir un stabilisateur !
Nous tournons pendant une heure au-dessus de la région parisienne en attendant les aéronefs qui doivent rejoindre le défilé. Un Falcon 50 se place ensuite devant nous et ouvre la voie jusqu’à la Défense.
Je n’ai pas vu l’Arc de Triomphe, je ne sais pas pourquoi !



Une belle surprise
Durant le trajet retour à la base 105, le Commandant nous alors fait une surprise !!!
La rampe de larguage du C-130 doit s’ouvrir, je suis fébrile !!!
Je m’équipe alors d’un harnais spécial et d’une laisse ultra résistante. Elle se fixe au plancher de l’appareil pour éviter tout accident.
Un mécanicien actionne la rampe qui s’ouvre et laisse apparaître les deux Casa qui nous suivent à courte distance.
Je suis debout et je vacille avec les turbulences, difficile de garder les Casa dans le cadre de l’objectif. Un genou au sol, j’espére gagner en stabilité mais le gain est minime. Je m’allonge alors, en appui sur les coudes, afin de composer avec les mouvements de notre avion qui danse au gré des turbulences.




Un moment intense
La rampe est restée ouverte pendant une dizaine de minutes, des minutes très intenses en émotions qui m’ont fait oublier que j’ai le vertige.
Il s’agit d’une expérience tout à fait unique et inoubliable !
L’appareil se pose sur la base vers 16h, pour un vol qui aura duré deux heures.

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