Texte et photos Bruno Berquet

Le mercredi 17 septembre 2025, près de 1 000 aviateurs, mécaniciens et passionnés se sont rassemblés sur le tarmac de la base aérienne 116 de Luxeuil-Saint-Sauveur pour célébrer les 40 ans de service opérationnel du Mirage 2000.

Un appareil né dans le deuxième moitié des années 70, le premier prototype prenant l’air le 10 mars 1978, qui a révolutionné l’aviation militaire française.

Le Mirage 2000 a été déclaré opérationnel le 2 juillet 1984 depuis la BA 102 de Dijon-Longvic. Son concept à ailes delta sans plans avant et ses commandes de vol électriques ont incarné une véritable rupture technologique, offrant une maniabilité exceptionnelle et une empreinte radar réduite pour l’époque.

Le chef d’état-major de l’armée de l’air et de l’espace, le général Jérôme Bellanger, ancien pilote ayant accumulé plus de 2 400 heures de vol sur Mirage 2000 et 59 missions de guerre, a salué « la pureté de son dessin », son profil élancé et ses ailes delta parfaites : « L’heure du repos n’est pas venue », a-t-il souligné, rappelant que cet « emblème » reste d’une redoutable efficacité.

Le Mirage 2000-5F restera déployé sur de nombreux théâtres d’opérations jusqu’en 2029, avant de quitter définitivement la BA 116 pour laisser place au Rafale de dernière génération et au retour de la composante nucléaire aéroportée : un tournant stratégique pour Luxeuil-Saint-Sauveur et pour l’armée de l’air et de l’espace française.

Cinq versions pour cinq décennies de missions

Les monoplaces :

• Mirage 2000C : chasseur monoplace d’origine avec un réacteur Snecma M53-5 de 9 tonnes de poussée et radar RDM (37 appareils). En 1987, il reçoit un nouveau radar RDI et en nouveau réacteur M53-P2 développant 9,7 tonnes de poussée. Au total l’armée de l’air reçoit 124 appareils.
  Retrait du service du 2000C le 23 juin 2022
• Mirage 2000-5F : 37 Mirage 2000C RDI seront modernisés et dotés d’une capacité de tir multicible adossé au radar RDY et de missiles multirôles améliorés : le MICA

Les biplaces :

• Mirage 2000B : premier vol le 10 octobre 1980, c’est un biplace d’entrainement.
  (30 avions produits)
• Mirage 2000N : premier vol le 3 février 1983, version nucléaire à long rayon d’action. (75 avions produits)
  Retrait du service du 2000N le 21 juin 2018
• Mirage 2000D : premier vol le 19 février 1991 chasseur-bombardier de précision. (86 appareils livrés), Rénovation à Mie Vie pour 50 machines avec ajout des capacités canon air sol Mica IR.

Les 5 variantes du Mirage 2000 étaient alignées sur le tarmac avec leur armement et avec des dérives décorées reprenant les armoiries des escadrilles où ils furent en service.

Le groupe de chasse 1/2 « Cigogne » de Luxeuil a été décoré de la médaille aéronautique, récompensant le professionnalisme et la passion des pilotes et mécaniciens qui ont maintenu le chasseur français au plus haut niveau opérationnel.

Le colonel Emmanuel Roux, commandant la base aérienne de Luxeuil, a insisté sur la force collective : pour maintenir une vingtaine de Mirage 2000 en vol, on compte 20 pilotes et 300 mécaniciens mobilisés en permanence. « Pour faire voler nos Mirages 2000, il faut une armée », a-t-il rappelé.

Une journée bien animée

La journée a été rythmée par des survols à très basse altitude, des démonstrations en formation serrée et un ballet aérien dont le rugissement du réacteur M-53 a fait vibrer le ciel de Haute-Saône.

En résumé, les cérémonies des 40 ans du Mirage 2000 à Luxeuil ont été un vibrant hommage à un avion qui marque l’histoire de l’aviation militaire française, tout en ouvrant la voie à l’avenir. Un moment fort, où se sont mêlés souvenir, fierté et transmission.

Merci à la cellule communication de la base de Luxeuil pour leur accueil.

Les avions vus :

Le point de vue du spotter

Les quarante ans de service du « MIRAGE 2000 » vu du carré Spotters ou quand le carré Spotters se transforme en carré Or pour fêter et photographier un avion

devenu mythique dans notre univers. Mythique par son aspect historique et ses nombreuses missions au dessus de notre territoire, mais aussi lors de missions en OPEX. Mythique aussi par son aspect esthétique, un avion tout simplement beau par ses lignes épurées et ses formes caractérisées par son aile delta qui font toute la différence par rapport à un avion de chasse classique.

Les 40 ans du «2000» ont attirés de nombreux spotters, dont une grande majorité de hollandais, belges, allemands, anglais et une minorité de Français ! Preuve que le « 2000 » ne laisse pas indifférent.

Situé à 100 m de la piste, nous avons pu assister au décollage de deux patrouilles de « Mirage 2000-5 » du 1/2 Cigognes, dont celui du Commandant d’escadron à la dérive ornée des trois cigognes de tradition, celle de la SPA3 de Guynemer, la SPA 103 de Fonck et la cigogne dite japonaise de la SPA73, nouvelle venue en 2024.

Ses quatre appareils ont été rejoints par 5 Mirage 2000D RMV et 1 Mirage 2000B de la 3ème escadre de chasse stationnée à Nancy, pour une présentation en double chevrons de la chasse, en deux box de 5 appareils, les «bleu» avec les 4 «2000-5» et un «2000B» et les Muds avec leurs «2000D RMV» , puis passage en deux box de 4 , mixte de «2000D RMV» et «2000-5» .

Entre la cérémonie militaire et la démonstration de force des «2000D RMV», nous avons pu assister à une présentation tactique de deux «RAFALE B» de la 4ème escadre de chasse.

Après une longue attente, mais on ne s’ennuie jamais dans le carré spotters on voit surgir en passage bas et en formation dite  « show of force » des 5  2000D RMV et du 2000B, toute fumée dehors et grande vitesse, pour le plaisir de

nos oreilles et de nos yeux. S’en suivirent plusieurs présentations à l’atterrissage et remises de gaz successives pour le plus grand plaisir des spotters ! Après un dernier salut, les «2000D RMV» quittent la plate forme de Luxeuil et regagnent leur base de Nancy et nous, notre bus.

La photo du spotter (Joël Joseph Mascart)

Archives 1984, Mirage 2000C et B à Dijon (radome noir)