Texte et photos Clément Ducasse
De retour à Yuma
Après y avoir fait du simple spotting en Novembre 2022, me voilà de nouveau à Yuma mais cette fois pour un airshow.
La base ouvre sur les coups de 9h. Dès 8h, je rentre dans la file d’attente, je dois être la 10ème voiture sur cette entrée, c’est plutôt bon signe. A l’heure dite, le portail s’ouvre et nous rentrons. Le parking est assez grand et ne comporte aucun repère évident. Avant de quitter ma voiture, je tâche de mémoriser son emplacement, en anticipation de la récupérer en fin d’après-midi. Direction la sécurité. Là, il y a deux files, une pour les américains, et une pour les autres. La première avance plutôt vite. L’inspection des sacs est rapide. Puis le public monte dans des bus scolaires affrétés pour l’occasion. Enfin, ils partent vers le show.
Pour nous, c’est un peu plus long. C’est au bout d’une bonne vingtaine de minutes qu’un bus « pour non-Américains » arrive enfin. Il est blanc et ressemble à ceux des établissements pénitentiaires, mais OUF ! c’est un bus des Marines.
On nous amène à l’arrière de la base, vers un bâtiment où nous présentons notre passeport et on nous donne un badge (jaune) avec écrit « Foreigner » dessus. Clairement, les étrangers doivent être facilement identifiables. et qu’on nous demande de garder en évidence. Une dernière porte à passer et j’arrive enfin sur le tarmac !
Un détour par le statique
Le parc statique est assez fourni. On y trouvera un exemplaire de chaque appareil encore utilisé par les Marines. On pourra y voir entre autres un Viper (Cobra modernisé), un Venom (Huey modernisé), un Super Stallion, un Osprey, et pour les plus anciens, deux F-5 Tiger II et un Harrier, et même un Mi-35 civil. Ce dernier est utilisé, et fortement apprécié dans son rôle d’« Aggressor » pour les Marines. La zone d’entraînement est appelée la Yuma Proving Ground. Elle couvre 3,387.2 km² et se situe dans le désert du Sonoran. J’ai pu discuter avec le pilote du Mi-35 qui est un ancien de l’US Army et qui a eu l’occasion de piloter tout ce que cette branche a pu faire voler comme hélicoptère ! Une personne charmante et qui ne manquait pas d’anecdotes !
Comme habituellement aux Etats-Unis, il n’y a aucune barrière autour des avions, on peut s’en rapprocher sans contrainte. Il y a bien quelques stands, surtout de la nourriture ou des vêtements, ainsi que pour le recrutement pour les diverses forces armées américaines, mais pas de goodies à l’européenne avec patches ou flammes. Tant pis. Des véhicules terrestres sont disponibles sous les abris avions, pour ceux qui sont plus intéressés par les blindés et autres systèmes sol-air.
Que le spectacle commence
A 11h, c’est le spectacle aérien qui commence. Je me suis pris une place en tribune, pour être bien placé et légèrement en hauteur. Elles ne sont pas pleines, ça permettra de se déplacer aisément si besoin est. Comme à l’accoutumée, les parachutistes ouvrent le show, au son du Star-Spangled Banner, l’hymne national américain. C’est ensuite un défilé aérien des Marines. Les trois voilures tournantes, Viper, Venom et Stallion, passent en premier, suivies par un Osprey escorté par un F/A-18C Hornet et un F35B. S’en suit un passage de chaque appareil avant de venir se poser. Puis, c’est au tour des solos de se mettre en avant, chacun rivalisant de « show of force » tout en puissance pure et de virages plus serrés les uns que les autres.
L’USAF est présente avec sa F-35A Lightning II Demo Team. La Major Kristin « Beo » Wolfe le pilote d’une main de maître. De fait,,elle tâchera même d’arracher la vedette au milieu de tous ces Marines. Au passage, on aura droit à l’éternel « Heritage Flight », en faisant plusieurs passages en formation avec un P-51D Mustang.
A fond sur l’accélérateur !
A plusieurs reprises, le camion de pompiers « After Shock » fait des passages devant le public. C’est un monstre de puissance avec ses deux réacteurs totalisant plus de 12.000 chevaux ! Au ras du public, il vient « pomper » ses moteurs les faisant résonner par des détonations assourdissantes puis leur fait cracher des flammes de plus de 10 mètres de long, pour la plus grande joie de tous ! C’est un spectacle ahurissant et surtout si près de la foule ! Il fera même une course de vitesse, lui en départ arrêté, contre un F/A-18 lancé à 240km/h !
Il est 13h à peine, et le spectacle aérien prend déjà fin. La base ferme ses portes à 14h, il reste juste une heure pour refaire un tour du parc statique. Une bonne partie du public est déjà partie, les machines sont plus faciles à prendre en photo.
Il est temps de se dire au-revoir
Ce sont des marshals, dont certains en civil, accompagnés de leurs voitures gyrophares et sirènes hurlantes qui nous invitent à rejoindre les bus qui nous ramènent au parking. Inutile de dire que c’est très efficace comme moyen de procéder ! Pour le retour, pas de distinction, tout le monde dans les mêmes bus et on quitte la base. Pas de souci pour retrouver ma voiture, comme d’habitude c’est une des dernières qui reste! Sitôt le contact mis, la climatisation est lancée, et direction de nouvelles aventures.
En ce qui concerne la météo, elle était un peu capricieuse. Une fine couche de nuages de haute altitude s’est installée rapidement et a donné le ciel très laiteux sur les photos. La luminosité était assez difficile à prendre en compte bien que nous ayons été du bon côté, le soleil dans le dos. Des avions assez sombres pour un ciel très blanc.
Cet airshow, bien que très court en termes de démos, était très agréable. C’est le deuxième de l’année aux Etats-Unis, après celui d’El Centro, malheureusement les deux événements ont lieu le même jour ! Si vous passez dans la région, je le recommande chaleureusement.
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