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VOLFA 2022 : se préparer à la haute intensité

Texte et photos de Jean-Lionel Coste

Volfa 2022

Spot’air a suivi pendant la journée du “Media day” organisée sur la base aérienne 118 de Mont de Marsan dans les Landes. C’est un entraînement annuel de préparation au combat de l’Armée de l’Air. VOLFA a lieu tous les ans depuis 2016. De fait, il connaît cette année 2022 un engagement particulier de la part des 7 sept alliés. En effet, le conflit ukrainien est toujours présent sur l’échiquier de l’Europe Orientale.

Nous avons pu, dès le matin, assister à la conférence pour les médias par le Général SABENE (chef d’état-major du commandement des forces aériennes). Le Colonel HERPIN (Commandant de la base aérienne 118) a lui aussi pris la parole. Le Colonel GILLES directeur de l’exercice a conclu ces présentations.
Par la suite nous avons pu accéder au parking avions afin de suivre la préparation des aéronefs pour les différentes missions de la 1ère partie de la journée. Nous avons pu assister aux décollages et atterrissages des différents groupe de chasse, bombardement, transport, français et alliés.

VOLFA 2022 en bref

Volfa est identique à l’année dernière au niveau des zones d’exercice. Le massif Central en Auvergne représente toujours la zone (Greenland) envahie par l’ennemi (Redland). Le pays (Blueland) est obligé de se défendre suite à la pression des incursions militaires des forces Reddlandaises dans la partie Sud ouest. La base de Mont de Marsan regroupe une des parties des forces aériennes alliées. Ainsi elle mène des opérations aériennes multiples sur les différentes zones à défendre.

Cette opération inclut tous les équipages interalliés tels que Chasse, Reconnaissance, Bombardement, Transport, Commandos, Hélicoptères, opérateurs de défense Sol/Air, ravitailleurs. Le but est de contrer les actions du Redland.

La base de Mont-de-Marsan et l’exercice VOLFA

Le colonel Herpin nous rappelle que Mont-de-Marsan est une base aérienne choisie spécifiquement pour l’exercice VOLFA. D’une part, elle s’étend sur environ 700 hectares. D’autre part la quantité et la qualité de ses infrastructures est indispensable à l’accueil des personnels et des avions participants à l’exercice.
La base est aussi un outil de combat 24/24 de part ses missions de police du ciel. Ses les rafales sont prêts à décoller immédiatement suite à l’alerte déclenchée par le contrôle aérien (radars qui couvrent l’ensemble du quart Sud-Ouest de la France)
La base assure aussi une mission de protection de l’espace par l’intermédiaire d’un radar de trajectographie satellite. Il détecte des entrées dans l’atmosphère d’engins pouvant nuire à notre pays.

Et pour finir c’est aussi de la base de Mont de Marsan que décollent les rafales pour les missions à l’étranger. C’est entre autre les missions EAP (Enhanced Vigilance Activities). Elles assurent la police de l’air au profit de l’OTAN sur les frontières de l’Europe orientale.
L’escadron de programmation et d’instruction de guerre électronique (EPIGE + CCPGE) du CEAM de la BA118 déploie un matériel (russe) dit exotique. C’est le SA8 DECOY. Il se positionne dans le massif central afin de compléter l’ensemble des défenses SOL/AIR Redlandaises.

Préparation à la guerre de haute intensité par toutes les nations alliées

Le Général SABENE nous informe que “suite aux constatations sur le début du conflit en Ukraine et son évolution, nous avons mis en place cette année quelques objectifs en suppléments dans cet exercice.
Tout d’abord la lutte informationnelle avec la prolifération des fake news au fur et à mesure de l’avancement d’un conflit. Ceci nécessitant la mise en place de personnels travaillant dans le monde des combats cybers et hybrides. Il faut anticiper afin de contrer ces futures menaces.”

Les Emirats arabes unis (EAU) participent pour la première fois à cet exercice avec leurs F16 déployés sur la BA118. La Grèce et le Portugal sont aussi présents avec leurs F16. L’Italie est présente avec ses Tornado. Le Canada et l’Allemagne sont venus avec leurs C130. Ils constituent avec la France une force de projection de troupes aéroportées.

Les forces en présence

Cette année, l’exercice se déroule avec 8 alliés contre 5 en 2019 (France compris). On assiste à la mise en œuvre des moyens de dernière génération équipant les unités des forces aériennes. Cela va du Rafale F3R à l’A400M en passant par le Reaper et le C130-J. Les Mirage 2000-5 et 2000D ont été aussi déployés sur la BA118.

Enfin, les BA 120 de Cazaux, 133 de Nancy, 116 de Luxeuil, 709 de Cognac, 113 de Saint- Dizier, 702 d’Avord et 105 d’Evreux participent de leur côté au déploiement de vecteurs en fonction de l’évolution tactique du conflit et des changement de stratégie (Remplacement d’aéronefs détruits etc….).

Au fil des jours, les opérations aériennes ont pour but de pénétrer dans l’espace aérien contesté pendant un temps donné (rôle des Mirage 2000-5, F16 et Rafale…) afin de permettre aux vecteurs air/sol (Tornado, M2000-D et autres) de neutraliser les centres de détections ennemis.

Les opérations au sol

De l’autre côté les Vecteurs transport protégés par les composantes air/air et air/sol parachutent des commandos et vivres dans la zone Greenland afin de soutenir les populations et les forces résistantes. (Puy de Sancy, Rodez, Aurillac).

Pour compliquer les opérations COMAO les systèmes sol/air ennemis se déploient très vite. D’autant que qu’ils se dispersent sur des zones étendues du territoire. Cela a pour effet de pertuber les axes d’attaques sol/air. De fait, certaines d’entre elles ont échoué.

Le scénario évolue avec les évacuations de civils par les hélicoptères (caracal et fennec en appui feu). Ces opérations sont préparées par des largages de commandos des forces spéciales qui préparent le terrain.

La défense des bases aériennes

Pour les opérations de défense de la base aérienne de Mont de Marsan attaquée par REDLAND c’est le CAPCO (Centre air de planification et de conduite des opérations) qui est leader en la matière.
Le but est de repousser le plus loin possible les forces ennemies et de mener une contre attaque immédiate.

Les éjections sont simulées et les opérations de récupération d’équipages sont effectuées par les hélicoptères (Caracal et Fennec).

Les nouveautés de VOLFA 2022

Depuis 2019, le drone MQ-9 Reaper participe à l’exercice aérien VOLFA, entraînement majeur de préparation au combat des forces. D’ores et déjà c’est un allié précieux permettant une remontée du renseignement en temps réel. En même temps qu’une coordination des différents intervenants d’une opération, le Reaper permet également de protéger les forces au sol. De fait, cela raccourcit la boucle décisionnelle.

Fin d’exercice

Les détachements des huit nations participantes , ainsi que l’Armée de Terre et la Marine nationale, ont évolué au gré du scénario complexe façonné par des experts du renseignement. Les équipages ont pu enchaîner des missions offensives et défensives, totalisant 1130 heures de vol, pour 557 sorties.

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