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VOLFA 2024 : Quand le transport entre en piste

Texte et photos de Rémi Beaujouan

Lundi 25 mars, rendez-vous est donné à 10h sur le parking de la BA 123 d’Orléans-Bricy. Nous avons rendez-vous avec les équipages qui participent à l’exercice VOLFA 2024. Cet exercice annuel se tient du 11 au 29 mars. C’est un exercice majeur qui permet d’intégrer toutes les dimensions du combat aérien (3e dimension, cyber, espace, lutte informationnelle, etc.).

Un exercice de grande ampleur

Au total, ce seront près de cinquante aéronefs et plus d’un millier de personnels qui seront mobilisés pour cet exercice. C’est également l’occasion de travailler en coordination avec d’autres nations de l’OTAN. Ainsi, Britanniques, Canadiens, Espagnols, Grecs et Italiens répondront à l’appel.

En ce frais matin de mars, il est pourtant difficile d’imaginer un exercice d’une telle ampleur. Sur le tarmac, certes les avions sont plus nombreux qu’à l’accoutumée. Deux C-130J canadiens, peu courants sous nos latitudes, soulignent la dimension internationale de cet exercice. Un A400M anglais était basé à Orléans-Bricy mais il avait déjà regagné ses pénates.

Si l’activité matinale sur le tarmac est relativement calme, nous comprendrons très vite que ce n’est que la partie émergée de l’Iceberg.

VOLFA c’est d’abord et avant tout un grand travail de préparation et d’anticipation.

Se préparer aux enjeux du monde

Le but de cet exercice, c’est de se mettre en situation opérationnelle, dans un engagement de haute intensité. La BA 118 de Mont de Marsan constitue le deuxième pôle de cet exercice. Elle met en œuvre le pôle chasse. Dans le même temps, la BA 123 se consacre à la dimension transport de l’exercice.

VOLFA est un exercice de synthèse. Le scénario est préparé de longue date. Voilà plus d’un an qu’il a été élaboré. Même si l’actualité se rappelle à nous, c’est bien un travail de fond qui s’opère ici. Avec le temps, des nouveautés apparaissent. Ainsi les drones, qui il y a un an opéraient à Niamey, sont aujourd’hui de la partie. Autre nouveauté pour les drones, dans le cadre de cet exercice, ils opèrent en zone non ségréguée. En d’autres termes, cela implique un changement majeur. Précédemment, les drones nécessitaient d’avoir une zone réservée depuis leur décollage jusqu’à la zone de travail. C’est cela que l’on nomme une zone ségréguée. Désormais, ils peuvent s’intégrer dans un espace où il existe du trafic.

En parlant de trafic, l’action se concentre autour de trois zones principales. La première se situe dans le Massif Central. C’est un terrain de jeu habituel pour les équipages. La deuxième se concentre autour de la BA 118. Enfin, la troisième se situe en mer, au large des côtes françaises, entre Lorient et Biarritz. C’est là que s’étend la zone dénommée Krypton. Cette dernière permet le travail en profondeur.

Un exercice inter-armes

VOLFA permet aussi de se coordonner avec la Marine Nationale. En effet, une frégate multi-missions (FREMM) est de la partie. Pour l’Aéronavale, ce seront des Rafale Marine de Landivisiau. Un Grumman E-2C Hawkeye de Lann-Bihoué sera aussi de la partie.

VOLFA intègre également d’autres unités. C’est, par exemple, le 25ème Régiment de Génie de l’Air (RGA) qui va déployer une piste en terrain sommaire sur le camp de Caylus. L’aviation légère de l’armée de Terre (ALAT) vient compléter le dispositif. Ainsi le 1er régiment d’hélicoptères de combat (RHC) de Phalsbourg complétera le dispositif. Le 4e Régiment d’Hélicoptères des Forces Spéciales (RHFS) basé à Pau est aussi partie prenante.

Un travail de longue haleine

Pour revenir aux équipages, ils reçoivent une présentation globale de l’exercice environ une semaine avant. Mais ce n’est que la veille de la mission qu’ils réceptionneront leurs instructions. Ils ont alors moins de 24 heures pour se préparer. Un exemple de mission : Vous devez exfiltrer six personnes à un endroit et à une heure donnée. C’est alors au chef de mission ou « MC » dans le langage de l’exercice, d’entrer en action. C’est en effet à lui qu’incombe la lourde tâche de préparer les itinéraires, de se coordonner avec les chasseurs ou les hélicoptères. Il faut aussi, par exemple, s’assurer d’avoir un contact au sol.

De là, il élabore tout le rétroplanning. Pour être sur zone à l’heure H, le décollage est planifié, lui aussi, à un moment bien déterminé. Pour décoller à l’heure prévue, il faut allumer les moteurs à une heure bien précise. Et ainsi de suite, on arrive jusqu’à l’heure du lever. Ainsi c’est une frise chronologique très précise qui s’élabore.

Cette préparation est de niveau tactique. Elle vient s’intégrer dans un niveau dit « opératif » qui coordonne l’ensemble des composantes. Et comme les poupées russes, un niveau stratégique vient chapeauter tout cela.

Un exercice aux multiples facettes

Une des attentes de l’exercice est aussi de tester la réactivité des opérations de façon à avoir les boucles de décision les plus courtes possibles. Cela permet de s’adapter au plus vite. C’est grâce aux capacités de nos avions modernes d’avoir des liaisons de données que cela est possible.

Un autre atout de VOLFA c’est de travailler avec les équipages de l’OTAN. Cela permet de valider le degré d’intégration. VOLFA c’est aussi des rencontres, de l’échange. L’interopérabilité est au cœur de l’exercice. C’est l’occasion pour les nations participantes de se confronter à des environnements différents. Les canadiens ont ainsi découvert les joies de la navigation dans un environnement contraint. C’est vrai qu’ils sont plus habitués aux grands espaces.

Départ pour la zone de mission

Nous profiterons de notre passage sur la base pour assister au décollage d’un A400M, d’un C-130J français mais aussi des deux C-130J canadiens. De même, c’est l’occasion de rencontrer rapidement les parachutistes du 3e RPIMa de Carcassonne qui participent à l’exercice. VOLFA est l’occasion pour eux d’organiser une série de sauts dans une période intense. Les quarante parachutistes présents peuvent compter sur le 3e régiment du matériel (3e RMAT). Il est l’unique régiment à vocation parachutiste de l’arme du matériel. Il s’agit du détachement de Montauban, spécialisé dans le pliage des parachutes qui est présent sur la base d’Orléans-Bricy. Pour assurer le bon déroulement des sauts, deux containers remplis de 500 parachutes sont nécessaires.

Nous profiterons de notre passage sur la base pour assister au décollage d’un A400M, d’un C-130J français mais aussi des deux C-130J canadiens. De même, c’est l’occasion de rencontrer rapidement les parachutistes du 3e RPIMa de Carcassonne qui participent à l’exercice. VOLFA est l’occasion pour eux d’organiser une série de sauts dans une période intense. Les quarante parachutistes présents peuvent compter sur le 3e régiment du matériel (3e RMAT). Il est l’unique régiment à vocation parachutiste de l’arme du matériel. Il s’agit du détachement de Montauban, spécialisé dans le pliage des parachutes qui est présent sur la base d’Orléans-Bricy. Pour assurer le bon déroulement des sauts, deux containers remplis de 500 parachutes sont nécessaires.

Et déjà demain se prépare

Ainsi, lorsque que l’avion décolle, ce n’est que l’aboutissement de nombreuses heures de préparation. Nous aurons ainsi l’occasion d’assister au mass brief. Il réunit tout les acteurs de la prochaine mission. Tous les sites sont en visioconférence, de Mont de Marsan à Orléans, en passant par la Marine Nationale. Tout se fait en anglais. les acronymes et les abréviations se succèdent. Le discours est bref, précis, concis. Le but est de rappeler à tous les règles du jeu. Puis Rouges et Bleus se séparent. Chacun de son coté se retrouvent pour se coordonner. Tout est prêt pour la mission du lendemain.

Spotair tient à remercier les équipages et le service communication de la BA 123 pour cette journée passée à découvrir les arcanes de VOLFA 2024.

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