Texte et photos de Denis Rolando-Eugio
Bienvenue à Konya
Chaque année, en mai, la Turquie organise un exercice appelé Anatolian Eagle sur la base de Konya dans le centre du pays. 2 jours durant, des spotters du monde entier sont invités à assister à l’évènement. Les pays invités cette année étaient l’UAE, le Qatar, le Pakistan, l’Azerbaïdjan, le Royaume Uni et bien sûr l’OTAN. Nous avons donc pu voir évoluer majoritairement du F-16, mais également du F-4, du Typhoon, du SU-25 et autres AWACS. Sans compter les F-5 de la patrouille « Türkish Stars ».
Comment s’y rendre ?
Vers la mi-mars la force aérienne turque informe des dates de l’exercice et publie un formulaire de candidature en turc et en anglais à l’attention des journalistes et des spotters.
Il faut renvoyer le formulaire rempli ainsi que les pièces demandées (photo + photocopie passeport) à l’attaché militaire turc du pays du candidat spotter (ou journaliste).
Mi-avril nous recevons l’accord des autorités turques. Il est temps de réserver avion et hôtel. Le vol Luxembourg – Istambul – Konya par Turkish Airlines m’est revenu à 540 euros aller-retour et les 3 nuits d’hôtel à 270 euros. La plateforme de Konya abrite l’aéroport civil d’un côté et la base militaire partout ailleurs. Il faut compter 13 km entre l’aéroport / base et le centre-ville.
A Konya il faut prévoir le coût du taxi pour les trajets hôtel – base de Konya (10 à 15 euros le trajet) et le dîner (une dizaine d’euros). La formule taxi est pratique et bien plus sûre que l’option « location de voiture ». J’avais très souvent la place du mort lors des trajets et il m’est souvent arrivé de fermer les yeux en attendant le choc (qui n’est heureusement jamais venu mais …). Les taxis et certains magasins acceptent les euros, mais pas tous. Nous avions changé environ 150 euros à l’escale d’Istanbul.
A noter que ces 2 jours spotters sur base coûtent … zéro euro ! Rien, nada, gratis !
Quel matériel photo emporter ?
Côté matériel photo je suis parti avec 6 cartes SD rapides pour un total de 384 Go. Cependant, j’ai failli arriver à saturation. Je reviens avec 6500 photos à trier et traiter … Mon appareil est un plein format et j’ai fait toutes mes photos avec mon 100-400. Pour autant, un 70 – 200 est presque suffisant. En effet, les avions sont tellement proches. De plus, n’oubliez pas que les ondes de chaleur importantes quand la distance du sujet photographié augmente. Les prises électriques pour recharger les batteries ne nécessitent pas d’adaptateur.
Une fois sur place
La base ouvre à 08h du matin. La file de spotters est déjà longue. Mais l’inspection rayons X des sacs photos et le check identités sont assez rapides et fluides. Direction les bus qui nous transportent vers le parking principal et la piste. A noter que chacun doit se munir d’eau et du déjeuner. En effet, à part quelques toilettes mobiles rien n’est prévu.
Côté points de spots c’est le bonheur. Une rubalise au sol délimite parfois la frontière à ne pas franchir sans que rien ne vienne gêner la prise de photos, sinon des militaires imposent les limites.
Les avions qui quittent le parking sont à portée de main. Le souffle chaud des réacteurs est accueilli avec le sourire !
Au bonheur des spotters
La ligne de spotters côté piste a le soleil dans le dos toute la journée ! En effet, à midi tout le monde remonte dans le bus pour passer de l’autre côté de la piste et garder dos au soleil. La piste est orientée nord-sud. Un point de spot est donc prévu à l’est le matin puis à l’ouest l’après-midi. On accède à la piste côté est … en traversant à pieds le taxiway lorsqu’il n’y a pas d’appareils au roulage. Notre ligne de photographes était, de ce que j’ai pu en juger, à moins de 100 mètres des avions au décollage ou à l’atterrissage ! Très peu de temps morts : les départs s’enchaînent et donc quelques dizaines de minutes plus tard les retours.
Les mouvements d’avions sont majoritairement des décollages – atterrissages, mais nous avons eu droit à quelques entraînements du F-16 solo turc (avec flares) et de la patrouille nationale sur F-5.
Pour conclure
Si vous n’êtes pas allergiques au F-16, si vous aimez le « Phantastique » Phantom, si vous n’avez jamais vu de SU-25, si vous cherchez les cocardes « exotiques », vous vous régalerez ! Je n’ai pas visité la ville de Konya mais globalement je n’ai pas été dépaysé par la culture pourtant différente. Les femmes voilées côtoient les non voilées. un peu d’anglais et 2 mains permettent de se faire comprendre. Et si vous dormez fenêtres ouvertes le chant du muezzin vous réveillera à l’aube. Une chose est sûre vous repartirez avec le bruit des réacteurs dans les oreilles, l’odeur du kérosène dans les narines et une furieuse envie de revenir. Bref, vivement l’an prochain !
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