texte et photos Jacqueline Dulon, Jean-Jacques Dulon, Alizée Bertolus, Clément Draescher
Au cœur de la commémoration du 70ème anniversaire de l’ALAT au 5ème RHC de Pau
Pour le commun des mortels, tout ce qui vole, avion et hélicoptère est assimilé à l’armée de l’air. Eh bien non, si la défense aérienne est principalement dévolue à l’armée de l’air, l’armée de terre détient un arsenal impressionnant d’hélicoptères. Son rôle est des plus déterminants pour l’action conjointe armée de l’air et armée de terre. C’est précisément ce que nous avons pu découvrir lors de la commémoration du 70ème anniversaire de l’ALAT (Aviation Légère de l’Armée de Terre) à Pau ce jeudi 19 septembre 2024. C’est le 5ème RHC (Régiment d’Hélicoptères de Combat) qui nous accueillait
Les hélicoptères de l’ALAT, un soutien indispensable sur le terrain.
Les hélicoptères de transport et de combat ont pour mission de soutenir les troupes au sol, d’une part par la reconnaissance des théâtres (vol en mode silencieux en basse altitude), l’appui tactique des avancées au sol (rapidité, agilité pour une supervision et protection des actions menées), mais aussi la logistique (transport des hommes et du matériel).
Le rêve et l’attente
Nous rencontrons une jeune recrue âgée de 26 ans. Enfant, elle rêvait d’être pilote de chasse. Soutenue par sa famille, un BTS aéronautique en poche suivi d’une licence professionnelle, elle entre à l’école de L’EALAT de Dax au 6ème RHC pour être pilote sur EC120 Calioppé.
Les yeux brillent. Cette jeune femme concrétise jour après jour son vœux d’être pilote au sein de l’armée de terre, grâce à un encadrement exigeant et bienveillant. Chaque membre, de l’élève au plus gradé, fait partie de cette grande famille qu’est l’armée.
Ce qui reste le plus dur de toute sa formation militaire ? Rejointe par 3 de ses collègues, toutes sont unanimes : le froid au début de la formation militaire et dorénavant l’attente. L’attente de voler sur ces magnifiques machines, dès que la formation théorique sera suffisante et qu’un moniteur sera disponible.
Du rêve à la réalité
Nous interviewons un pilote confirmé sur Tigre, âgé de 27 ans. Sa passion pour l’armée a commencé lors d’un stage d’une semaine en régiment à 16ans. Puis il suivra une préparation militaire de 3 semaines où l’âge requis est de 17ans et demi. Le sentiment de voie tracée émerge.
Un bac scientifique section S, à 18 ans, il se dirige tout naturellement vers le CIRFA pour s’engager. «Je voulais servir mon pays, je me sentais redevable d’avoir pu profiter de l’éducation et l’instruction gratuite qu’offre la France ». La suite ce sera un premier engagement de 2 ans pendant lesquels il fera 5 mois et demi à Coëtquidan en tant qu’élève officier aspirant. Son choix pour la suite se dessine : être pilote. De fait. en 2017, il s’engage pour 2 ans. Il entame sa formation sur Hélicoptère à Dax. Puis ce sera au Luc pour la formation de pilote d’hélicoptère de combat.
Piloter un hélicoptère n’est plus un rêve, le Tigre est dorénavant sa réalité. Enthousiaste, plein d’espoir, il confirme que vivre son rêve est avant tout un choix et une volonté de travailler pour y arriver. L’armée n’est pas qu’un métier. C’est un engagement auprès de la Patrie. Il est honoré de savoir qu’il sera là pour la défendre si besoin. Avoir une vie de famille tout en étant militaire ? Il affirme que l’armée de l’air permet une vie de famille et que l’encadrement de l’armée de l’air y veille. Nous lui souhaitons de pouvoir partager son rêve avec sa famille qui l’a toujours soutenue et celle qu’il va fonder.
La cérémonie peut commencer
L’envol nuptial des fourmis s’est invité à la cérémonie comme pour saluer les aéronefs en cette journée spéciale de l’aviation légère.
19 Septembre 2024, une magnifique journée ensoleillée pour saluer cette commémoration du 70ème anniversaire de l’ALAT.
À cette occasion, le NH90 Caïman s’est paré du logo des 70 ans de l’ALAT.
La Formation musicale s’installe ainsi que les différentes unités qui se mettent en place. Les portes drapeaux s’avancent sur le côté droit, fiers représentants du devoir de mémoire. Le Chef d’état-major des armées, le général Pierre SCHILL prononce son discours. Puis, il passe en revue ses unités, saluant les différents étendards de l’ALAT. Nous assistons à la remise de médailles dont la croix de l’ordre du mérite.
Place aux démonstrations
Le 5ème RHC a organisé cette manifestation avec la collaboration du 4ème RHFS . Les aéronefs se présentent sur la piste . Nous avons droit à une démonstration des capacités de l’ALAT en contexte de haute intensité avec le 4ème RHFS. Nous assistons aux manœuvres pour neutraliser une potentielle menace repérée sur la piste par les véhicules et radars. Les hélicoptères de combat surgissent.
Des hommes cagoulés glissent furtivement et rapidement, suspendus en grappe au filin du Caracal qui se pose. Pendant le déploiement des hommes, il reste en position statique, appuyé par les hélicoptères Gazelle, Caïman et Cougars à proximité. Le Tigre survole le théâtre afin d’assurer la sécurité de cette opération délicate où les hommes et machines sont vulnérables. Le Caracal entre sur le théâtre ainsi que les véhicules armés et les Gazelles.
Un travail d’équipe maintes fois répété
Il n’y a pas de vol sans carburant, les machines doivent se ravitailler au sol grâce aux véhicules de la section logistique. Atteindre l’objectif en un minimum de temps n’est pas une option mais une nécessité pour surprendre l’adversaire. Ces opérations, moult fois répétées lors d’exercices, permettent une coordination de l’ensemble des aéronefs et des troupes. Cela assure un maximum de sécurité et d’efficacité lors de manœuvre. Chacun sait ce qu’il doit faire et ce que font ses pairs.
Une touche finale impressionnante
La touche finale de ces démonstrations est une arrivée massive de l’ensemble des aéronefs de combat. La chevauchée des Walkyries de Wagner montant crescendo les accompagne, donnant la sensation de charge de cavalerie aérienne.
Un moment d’histoire dans les cieux
Un léger vrombissement annonce l’envol du Cessna L-19. Le MH 1521 Broussard suivi par le Nord 3202 semblent flotter dans l’azur d’une après-midi ensoleillée propice à la rêverie.
La mémoire de l’ALAT
Nous rencontrons Michel Tonelli et Pierre Guérin, tous deux anciens de l’ALAT qui ont réalisé l’ouvrage « L’Aviation Légère de L’Armée de Terre à Nancy, des origines à 2010 ». Ce livre retrace l’histoire de toutes les unités qui se sont créées à Nancy à partir de l’Aviation d’Observation de l’Artillerie (que l’on appellera ensuite L’ALAT), jusqu’à la dissolution de l’État-Major de la 4ème Brigade Aéromobile en 2010. On y trouve « tous les évènements de l’histoire militaire de l’ALAT en Lorraine et sur ses théâtres d’opérations ». Une mine d’informations, d’images et de mémoires que ces deux passionnés ont mis 10 ans à rassembler et assembler. Tous ces écrits afin de nous donnent l’opportunité d’apprendre pour certains, et se rappeler pour d’autres.
Un moment de partage
Des militaires expliquent aux visiteurs les fonctionnalités et équipement de leurs véhicules d’appui terrestre.
Les pilotes et mécaniciens de chaque hélicoptère se tiennent devant leurs machines pour faire une présentation aux invités de leur métier et de leurs fonctions à bord de chaque aéronef. Les invités peuvent monter à bord des hélicoptères de manœuvre tels que le NH90 Caïman, le Cougars, le Caracal, la Gazelle ou encore l’Alouette II. Le Tigre est aussi présenté dans son hangar. Il est certain qu’il suscite une certaine admiration et une envie auprès de certains d’être un jour aux commandes.
Le futur est déjà là
AIRBUS présente son tout nouvel aéronef le H160 GUÉPARD en cours de développement. Souhaitons que celui-ci soit opérationnel dans un délai proche, car comme le souligne le général Pierre Schill « L’armée doit s’adapter à l’évolution technique au rythme des progrès adverses…. Surclasser l’adversaire est un atout décisif …Trouver les clés du combat futur… et imaginer les emplois face à l’avenir. »
Un grand merci à l’ALAT de nous avoir permis d’assister à cet événement organisé par le 5ème RHC et le 4ème RHFS. Nous remercions également l’encadrement et les élèves et engagés qui ont bien voulus répondre à nos questions. Une excellente occasion de promouvoir les métiers de l’armée de l’air auprès des jeunes et de leur faire découvrir les différentes perspectives qu’offre l’Armée de Terre
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