Texte et images : Pierrick Gallotti, Thibault Lambert
Du soleil, des participants intéressants et un meeting dont l’importance grandit d’année en année. Il n’en fallait pas plus pour nous motiver à programmer une visite à la 11ème édition de l’Athens Flying Week. Elle se tenait le 1er week-end de septembre 2023. Nous avons décidé d’assister aux journées de vendredi et de samedi en tant que spotters. Nous avons réalisé un petit « rêve » le dimanche et lundi en tentant l’expérience de la photographie Air to Air avec les équipes d’AviationPhotocrew.
La base de Tanagra
Précédemment organisée depuis 2012 sur l’aérodrome militaire de Tatoi, dans la banlieue nord d’Athènes, la manifestation se tient depuis quelques années maintenant sur la base de Tanagra. Elle se situe à environ 70 km au nord de la capitale. La base de Tanagra est l’antre du 114 Combat Wing. Il regroupe 2 escadrons : le 331 Mira « Thiseas » et le 332 Mira « Geraki » (faucon). Les deux opèrent avec du matériel 100 % français. Le 331 est sur Mirage 2000-5 (EG et BG) tandis que le 332 opère sur les Rafale récemment acquis. Les 2 escadrons ont auparavant utilisé les premières versions de Mirage 2000 grecs. Leur désignation était EGM pour les monoplaces et BGM pour les biplaces.
Des bonnes conditions pour faire de belles photos
La base de Tanagra a un atout indéniable : ses installations sont bien exposées par rapport au soleil. Les pistes et taxiways étant orientés nord-ouest/sud-est, le soleil reste dans le dos des spectateurs. L’organisation propose différentes zones pour le public, dont un espace dédié pour les spotters avec une tribune. Si le taxiway est proche, la piste qui sert d’axe pour les démos est un peu plus éloignée. De fait, certaines démos se font un peu loin., et avec les inévitables ondulations de chaleur, une focale allant jusqu’à 500 ou 600 mm est un plus. Le meeting se tient le samedi et le dimanche. Mais l’organisation met chaque année en vente des billets spotters pour les journées du mercredi, jeudi, vendredi et lundi. Ceci permet de faire les arrivées, entraînements et départs.
Un plateau attractif
Un autre point qui rend l’Athens Flying Week intéressant, c’est le plateau. On y trouve chaque année quasi tout le matériel grec que l’on voit que très rarement en dehors de leurs frontières. A cela s’ajoute des participants internationaux assez souvent exotiques au fil des années (F15 Solo Display Saoudien, patrouille égyptienne, …). Le tout s’accompagne de démonstrateurs bien connus ailleurs en Europe.
Côté grec, on a ainsi pu observer F-16, Rafale, Mirage 2000, T6 Texan II, C-130 , la version AWACS de l’Embraer 145 (désignée EMB-145H). Bien entendu, il y avait les toujours très attendus F-4. Pour la 1ère fois, ils ont opéré directement depuis Tanagra, contrairement aux autres années. C’était aussi la dernière occasion de voir les ultimes T-2 grecs. En effet, ces derniers ont été retirés plus tôt que prévus suite à un accident mortel fin 2023. Les hélicoptères n’ont pas été en reste, avec des machines appartenant aussi bien à l’Hellenic Army qu’à l’Hellenic Air Force ou à l’Hellenic Navy. Nous avons donc vu défiler AH-64 Apache, CH-47 Chinook, OH-58D Kiowa , AS332 Super Puma, NH-90 ou encore S-70B Seahawk.
Les étrangers au rendez-vous
Comme souvent, les participants internationaux ont été nombreux. On a pu voir des habitués comme les allemands en Tornado et les autrichiens avec du PC-7 pour le statique. Pour le dynamique, on retrouve le F-16 Solo Display belge et le Rafale Solo Display. La participation américaine pour cette édition 2023 a été très remarquée : 3 F-35A dont le F-35 Demo Team. Une participation loin d’être anodine car la Grèce figure sur la liste des futurs acquéreurs du « Lightning ». Que l’on aime ou pas cet avion, le Major Kristin « Beo » Wolf nous as proposé une superbe démo. Elle a bien mis en valeur toute la puissance de l’appareil de 5ème génération de Lockheed Martin. L’Arabie Saoudite semble se plaire à Tanagra avec une nouvelle participation. Cette fois ci, c’était avec le Typhoon Solo Display et la patrouille Saudi Hawks. Au niveau des patrouilles justement : en plus des saoudiens, les voisins des Emirats Arabes Unis avec les Al Fursan et la Patrulla Águila venue d’Espagne ont complété le tableau.
L’Athens Flying Week sous un autre angle
En voyant défiler sur les réseaux au fil des années de superbes clichés, nous avons décidé de franchir le pas et de nous offrir notre première expérience de photographie Air to Air avec les très connus AviationPhotocrew. Pourquoi Athènes ? Nous nous sommes laissé tenter par la promesse de voir de belles machines en vol (Mirage 2000, F-4, …) au-dessus des magnifiques paysages que la Grèce peut offrir. La Grèce c’est aussi, normalement, une grande probabilité d’avoir une météo très favorable. L’équipe d’AviationPhotocrew proposait plusieurs options pour l’Athens Flying Week : les arrivées (du mercredi au vendredi), l’ensemble du meeting (du mercredi au lundi) et enfin les départs (dimanche et lundi). Nous avons opté pour cette dernière option qui était la moins chère. Cela représente tout de même un investissement non négligeable.
Une météo capricieuse
Nous avons malheureusement été malchanceux sur le plan météo avec énormément de vent le dimanche et des orages le lundi. Nous n’avons ainsi pas pu réaliser autant de vols que prévu. Plusieurs participants n’ont pas pu rejoindre notre appareil, un Skyvan de Pink Aviation. Les aéronefs qui ont bien voulus se présenter à nos objectifs le dimanche ont été : un C-130H grec (le n° 747 portant la superbe décoration spéciale célébrant les 70 ans de son escadron, le 356 MTM), les 2 F-4 du meeting. Le lendemain, 2 F-16C Block 52+ des 340 et 343 Mira, le « Zeus demo team » et son spare ainsi qu’une paire de T-6 Texan II (dont faisait partie l’appareil utilisé par le « Daedalus Demo Team »). Ces 2 turbopropulseurs de formation ont été rejoints par un des tout neuf M-346, la machine qui va progressivement remplacer les T-2.
Conclusion
Ce fut une bonne première expérience Air to Air malgré des conditions vraiment pas simple. On pourrait croire que prendre des photos depuis là-haut c’est facile. En réalité, une fois en vol, on se rend compte que pas forcément. Surtout en atmosphère turbulente ! Nous re-tenterons certainement l’expérience. Une fois que l’on y a goûté, difficile de revenir à de la photo plus « terre à terre » !
Pour conclure, l’Athens Flying Week est un meeting qui mérite le détour, avec une assez bonne organisation, des machines que l’on voit assez peu et le tout sous (normalement !) le soleil grec.
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